La pratique de l’affacturage s’est considérablement développée en France, représentant un volume d’affaires de plus de 350 milliards d’euros en 2022. Cette technique de financement, qui permet aux entreprises de céder leurs créances commerciales à un tiers spécialisé, le factor, constitue un levier de trésorerie prisé par les PME et ETI. Néanmoins, la validité et l’efficacité de cette opération reposent fondamentalement sur la conformité des créances cédées. Dans un environnement juridique et réglementaire de plus en plus strict, la question de cette conformité devient prépondérante pour tous les acteurs de la chaîne d’affacturage. Quels sont les critères de conformité exigés? Comment s’articulent les obligations des différentes parties? Quelles évolutions marquent ce secteur à l’heure de la digitalisation et des nouvelles réglementations européennes?
Les fondamentaux juridiques de la conformité des créances en matière d’affacturage
L’affacturage repose sur un mécanisme de cession de créances qui, pour être valide, doit respecter certains prérequis juridiques. Le Code civil et le Code de commerce français encadrent strictement cette pratique, définissant les conditions de fond et de forme pour qu’une créance soit considérée comme conforme et donc cessible.
Pour être éligible à l’affacturage, une créance doit d’abord exister juridiquement. Cette existence est caractérisée par la réalisation effective de la prestation ou la livraison du bien vendu, générant ainsi un droit de créance pour le fournisseur. La jurisprudence a régulièrement rappelé qu’une créance future ou éventuelle ne peut faire l’objet d’une cession efficace, comme l’a précisé la Cour de cassation dans son arrêt du 7 décembre 2004.
La créance doit par ailleurs être certaine, liquide et exigible. Ces trois caractéristiques constituent le triptyque fondamental de la conformité:
- La certitude renvoie à l’existence incontestable de la créance
- La liquidité implique que son montant soit déterminé ou déterminable
- L’exigibilité signifie que le terme de paiement est échu ou clairement défini
La loi Dailly du 2 janvier 1981, codifiée aux articles L.313-23 et suivants du Code monétaire et financier, a considérablement simplifié le formalisme de la cession de créances professionnelles. Toutefois, même allégé, ce formalisme demeure impératif. Le bordereau de cession doit comporter des mentions obligatoires, dont l’absence peut entraîner la nullité de l’opération:
La dénomination « acte de cession de créances professionnelles », la mention que l’acte est soumis aux dispositions des articles L.313-23 à L.313-34 du Code monétaire et financier, le nom de l’établissement bénéficiaire, la désignation des créances cédées avec l’indication du débiteur, du montant ou de l’évaluation du montant, et le cas échéant, de la date d’échéance.
Au-delà de ces aspects formels, la conformité des créances s’apprécie au regard des clauses contractuelles du contrat d’affacturage. Ces clauses peuvent prévoir des critères de conformité supplémentaires, comme l’absence de litige commercial sous-jacent ou l’interdiction de clauses de compensation entre le cédant et le débiteur cédé. La Chambre commerciale de la Cour de cassation a confirmé dans un arrêt du 9 janvier 2019 que de telles restrictions contractuelles étaient parfaitement valables et opposables.
La question de la fraude mérite une attention particulière. Une créance fictive ou frauduleuse ne peut jamais être considérée comme conforme, même si elle respecte formellement toutes les conditions précitées. Les tribunaux sanctionnent sévèrement ces pratiques, allant jusqu’à caractériser le délit d’escroquerie dans les cas les plus graves, comme l’illustre l’arrêt de la Chambre criminelle du 28 mai 2003.
Procédures d’analyse et de vérification de la conformité par les factors
Face aux enjeux juridiques et financiers liés à la conformité des créances, les factors ont développé des procédures rigoureuses d’analyse et de vérification. Ces mécanismes constituent le cœur de leur métier et s’articulent autour de plusieurs étapes clés, depuis l’onboarding du client jusqu’au suivi post-cession.
L’analyse préliminaire intervient dès la phase de contractualisation avec l’entreprise cédante. Les factors procèdent à une évaluation approfondie de la qualité des créances habituellement émises par le potentiel client. Cette analyse porte sur plusieurs dimensions:
- La nature des activités commerciales et leur adéquation avec l’affacturage
- L’historique des contentieux commerciaux avec les débiteurs
- La fiabilité des processus de facturation et de livraison
Au-delà de cette évaluation générale, chaque créance proposée à la cession fait l’objet d’un examen spécifique. Cette vérification unitaire s’appuie sur un faisceau d’indices et de documents justificatifs. Les factors exigent généralement la production de pièces attestant de la réalité de l’opération commerciale sous-jacente: bons de commande, bons de livraison signés, procès-verbaux de réception, ou tout autre document prouvant l’exécution effective de la prestation.
La digitalisation a profondément transformé ces procédures d’analyse. Les plateformes électroniques permettent désormais d’automatiser une partie des contrôles de conformité. Des algorithmes sophistiqués détectent les anomalies potentielles: incohérences entre les montants facturés et les conditions commerciales habituelles, délais de paiement inhabituels, ou concentration excessive de créances sur un même débiteur. La BPI France, acteur majeur de l’affacturage en France, a ainsi déployé une solution entièrement digitalisée qui permet de vérifier en temps réel la conformité des créances proposées à la cession.
La gestion des risques de fraude occupe une place prépondérante dans ces procédures. Les factors ont mis en place des dispositifs de détection des factures fictives ou des montages frauduleux. Ces dispositifs s’appuient sur des techniques variées:
Des contrôles par échantillonnage avec vérification téléphonique auprès des débiteurs cédés, des audits ponctuels sur site pour s’assurer de la réalité des flux commerciaux, ou encore des analyses statistiques pour repérer des schémas suspects. Le Crédit Agricole Leasing & Factoring a notamment développé un outil prédictif qui évalue le risque de fraude à partir de l’historique des transactions.
La dimension internationale ajoute une couche de complexité supplémentaire. Pour les créances transfrontalières, les factors doivent tenir compte des spécificités juridiques locales et des risques pays. Les grands réseaux internationaux comme FCI (Factors Chain International) ont élaboré des procédures standardisées pour faciliter cette vérification transfrontalière de la conformité des créances.
Responsabilités et obligations des parties dans la garantie de conformité
La garantie de conformité des créances cédées implique une répartition précise des responsabilités entre les différents acteurs de l’opération d’affacturage. Cette distribution des rôles et obligations est au cœur du mécanisme contractuel et définit les recours possibles en cas de non-conformité révélée a posteriori.
Le cédant, généralement l’entreprise qui cherche à financer ses créances, supporte la responsabilité première de la conformité. Cette responsabilité se manifeste à travers plusieurs obligations juridiques distinctes:
Une obligation de garantie concernant l’existence matérielle des créances cédées. Cette garantie est d’ordre public selon l’article 1693 du Code civil qui dispose que « celui qui vend une créance ou autre droit incorporel doit en garantir l’existence au temps du transport, quoiqu’il soit fait sans garantie ». Une obligation d’information loyale sur les caractéristiques des créances proposées à la cession. La jurisprudence sanctionne sévèrement la réticence dolosive du cédant qui dissimulerait des informations déterminantes sur la qualité des créances. Une obligation de coopération dans la mise en œuvre des procédures de vérification instaurées par le factor, notamment en fournissant les pièces justificatives demandées.
Le contrat d’affacturage vient généralement renforcer ces obligations légales par des clauses spécifiques. Il peut ainsi prévoir une garantie conventionnelle étendue, couvrant non seulement l’existence mais aussi la validité juridique et l’absence de contestation sur les créances cédées. La Cour d’appel de Paris, dans un arrêt du 15 mars 2018, a validé de telles clauses étendant la responsabilité du cédant au-delà du minimum légal.
De son côté, le factor n’est pas exempt d’obligations. Sa responsabilité professionnelle l’engage à mettre en œuvre des procédures de vérification adéquates. Cette obligation de moyens peut, dans certains cas, s’apparenter à une obligation de résultat, notamment lorsque des signes manifestes de non-conformité auraient dû alerter un professionnel normalement diligent. La jurisprudence tend à se montrer de plus en plus exigeante sur ce point, comme l’illustre l’arrêt de la Chambre commerciale du 3 octobre 2017 qui a retenu la responsabilité d’un factor pour défaut de vigilance.
Les sanctions en cas de manquement à ces obligations varient selon la gravité de la non-conformité et les stipulations contractuelles:
- La déchéance du terme avec exigibilité immédiate des sommes avancées
- L’application de pénalités contractuelles prévues dans la convention d’affacturage
- La résiliation du contrat pour manquement grave
- L’engagement de la responsabilité civile avec demande de dommages-intérêts
Dans les situations les plus graves impliquant une fraude caractérisée, les sanctions peuvent prendre une dimension pénale. Le délit d’escroquerie est régulièrement retenu par les juridictions face à des cessions de créances fictives organisées dans le but de tromper le factor. Le Tribunal correctionnel de Nanterre a ainsi condamné en 2020 le dirigeant d’une PME qui avait sciemment cédé des créances inexistantes à une peine d’emprisonnement ferme.
La question du recours entre les parties mérite une attention particulière. En cas de défaut de paiement lié à une non-conformité de la créance, le factor dispose généralement d’un droit de recours contre le cédant. Ce recours peut prendre la forme d’une action en garantie des vices cachés ou d’une action en responsabilité contractuelle pour manquement aux obligations de garantie.
Enjeux sectoriels et spécificités de la conformité selon les industries
La conformité des créances en matière d’affacturage présente des caractéristiques distinctes selon les secteurs économiques concernés. Ces spécificités sectorielles influencent tant l’appréciation de la conformité que les procédures de vérification mises en œuvre par les factors.
Dans le secteur du BTP, la conformité des créances est particulièrement complexe en raison du mécanisme des situations de travaux et des réceptions partielles. La créance ne devient certaine qu’après validation des travaux par le maître d’ouvrage ou son représentant. Les factors spécialisés dans ce secteur ont développé une expertise particulière pour évaluer la réalité de l’avancement des chantiers et la validité des situations de travaux présentées. La problématique des retenues de garantie, qui représentent généralement 5% du montant total et ne sont libérées qu’après la réception définitive, constitue un point d’attention spécifique. La loi n°2020-1525 du 7 décembre 2020 a d’ailleurs renforcé les obligations en matière de consignation de ces retenues, impactant directement les pratiques d’affacturage dans ce secteur.
L’industrie manufacturière présente d’autres défis. La conformité s’y apprécie notamment au regard des procédures qualité et des contrôles à réception. Une créance peut être contestée si les produits livrés présentent des défauts de conformité par rapport aux spécifications techniques contractuelles. Les factors intervenant dans ce secteur exigent souvent la production de certificats de conformité ou de procès-verbaux de réception sans réserve pour sécuriser les cessions. La Fédération Française de la Métallurgie a élaboré en 2019 un guide des bonnes pratiques en matière d’affacturage qui recommande notamment la mise en place de procédures spécifiques pour attester de la conformité des produits livrés.
Le secteur des services intellectuels (conseil, ingénierie, informatique) présente une problématique distincte liée à l’immatérialité des prestations. La preuve de service fait y est souvent moins tangible que dans les secteurs impliquant des livraisons physiques. Les factors ont adapté leurs exigences documentaires à cette réalité en acceptant comme preuves de conformité des livrables immatériels: rapports d’étude, comptes-rendus de réunion validés par le client, ou attestations d’avancement signées. Le Syntec Numérique, principal syndicat professionnel du secteur, a négocié avec plusieurs factors des protocoles spécifiques reconnaissant ces particularités.
Dans le domaine de la santé, l’affacturage des créances détenues sur les organismes publics (hôpitaux, établissements de soins) ou sur l’Assurance Maladie présente des caractéristiques propres. La conformité s’y apprécie au regard de règles administratives strictes et de nomenclatures complexes. Les factors spécialisés dans ce secteur, comme BNP Paribas Factor Santé, ont développé des outils de vérification automatisée de la conformité des codages et des droits à remboursement.
L’agroalimentaire constitue un autre secteur à forte spécificité, notamment en raison du caractère périssable des produits et des normes sanitaires applicables. La conformité des créances peut y être remise en cause pour des motifs liés à la qualité des denrées ou au respect de la chaîne du froid. Les factors actifs dans ce secteur intègrent généralement dans leurs procédures de vérification un contrôle des certificats sanitaires et des conditions de transport.
Ces spécificités sectorielles ont conduit à l’émergence de factors spécialisés disposant d’une expertise métier dans certains domaines économiques. Cette spécialisation permet une meilleure appréciation des risques de non-conformité propres à chaque secteur et l’élaboration de solutions d’affacturage adaptées. Elle se traduit également par des approches différenciées en matière de tarification du service, les sectors présentant des risques de non-conformité plus élevés faisant l’objet de commissions plus importantes.
L’évolution du cadre réglementaire et les nouvelles perspectives en matière de conformité
Le paysage réglementaire entourant l’affacturage et la conformité des créances connaît des mutations profondes, sous l’effet conjugué des évolutions législatives, de la transformation numérique et des crises économiques récentes. Ces changements redessinent progressivement les contours de la conformité et ouvrent de nouvelles perspectives pour les acteurs du secteur.
La directive européenne 2021/2167 du 24 novembre 2021 relative aux gestionnaires de crédits et aux acheteurs de crédits marque une étape significative dans l’harmonisation des règles applicables aux cessions de créances au niveau européen. Cette directive, qui doit être transposée dans le droit français avant décembre 2023, vise à faciliter le développement d’un marché secondaire des créances tout en renforçant la protection des débiteurs cédés. Elle impose notamment de nouvelles exigences en matière d’information préalable des débiteurs et de traçabilité des créances cédées, ce qui aura un impact direct sur les procédures de vérification de la conformité.
La facturation électronique obligatoire, dont la généralisation progressive a été reportée à 2026 par l’ordonnance du 9 décembre 2021, constitue une autre évolution majeure. En imposant un format standardisé et une transmission dématérialisée via une plateforme fiscale centralisée, cette réforme va transformer radicalement l’appréciation de la conformité des créances. Les factures électroniques bénéficieront d’une présomption de validité renforcée, ayant fait l’objet de contrôles automatisés dès leur émission. Les factors pourront s’appuyer sur ces garanties techniques pour alléger leurs propres procédures de vérification, comme l’a souligné l’Association Française des Sociétés Financières dans sa note de position de mars 2022.
La technologie blockchain ouvre des perspectives prometteuses pour la sécurisation des opérations d’affacturage et la garantie de conformité. Plusieurs expérimentations ont été menées en France, notamment par Société Générale Factoring qui a développé une solution basée sur la blockchain permettant de certifier l’unicité des créances cédées et d’éviter ainsi les risques de double mobilisation. Cette technologie offre une traçabilité parfaite des opérations et pourrait à terme révolutionner les méthodes traditionnelles de vérification de la conformité.
Sur le plan prudentiel, l’entrée en vigueur du règlement européen 2019/876 (CRR2) a modifié le traitement des expositions sur les établissements d’affacturage en termes d’exigences de fonds propres. Cette évolution réglementaire incite les factors à renforcer encore leurs procédures d’analyse de la conformité des créances, la qualité de ces dernières influant directement sur la pondération des risques et donc sur les ratios prudentiels à respecter.
La crise sanitaire et ses conséquences économiques ont par ailleurs mis en lumière l’importance des dispositifs de soutien public à l’affacturage. Le programme de garantie publique des opérations d’affacturage mis en place pendant la crise via BPI France a modifié temporairement l’approche de la conformité, l’État assumant une partie du risque habituellement supporté par les factors. Cette expérience pourrait influencer durablement les pratiques du secteur, avec l’émergence potentielle de mécanismes de partage des risques de non-conformité entre acteurs privés et publics.
La jurisprudence récente témoigne d’une exigence accrue en matière de devoir de vigilance des factors. L’arrêt de la Cour de cassation du 12 janvier 2022 a ainsi précisé l’étendue de l’obligation de vérification incombant aux établissements d’affacturage, considérant qu’ils devaient mettre en œuvre des moyens raisonnables pour s’assurer de la réalité des opérations commerciales sous-jacentes aux créances cédées. Cette tendance jurisprudentielle pousse le secteur à faire évoluer ses standards de conformité vers plus de rigueur et de formalisme.
Vers une approche intégrée de la gestion des risques de non-conformité
Face à la complexification du cadre réglementaire et à l’augmentation des exigences en matière de conformité, les acteurs de l’affacturage développent progressivement une approche holistique de la gestion des risques. Cette vision intégrée dépasse la simple vérification formelle des créances pour englober l’ensemble de la chaîne de valeur et l’écosystème des parties prenantes.
La prévention s’impose comme le premier pilier de cette approche renouvelée. Plutôt que de se limiter à détecter les non-conformités après la cession, les factors investissent désormais dans l’accompagnement préventif des cédants. Cet accompagnement prend diverses formes: formations dédiées aux équipes comptables sur les exigences de conformité, mise à disposition d’outils d’auto-diagnostic, ou encore audits préventifs des processus de facturation. Eurofactor, filiale du Crédit Agricole, a ainsi développé un programme de certification des systèmes de facturation de ses clients, permettant de réduire significativement les risques de non-conformité à la source.
L’intelligence artificielle constitue un levier majeur de cette transformation. Les algorithmes d’apprentissage automatique permettent aujourd’hui d’analyser des volumes considérables de données pour détecter des anomalies invisibles à l’œil humain. Ces systèmes s’appuient sur l’analyse des comportements historiques pour identifier des schémas suspects: modification soudaine des habitudes de facturation, écarts statistiques significatifs, ou corrélations inhabituelles entre différentes variables. La start-up française Invyo, spécialisée dans les technologies appliquées à la finance, a développé une solution spécifique pour le secteur de l’affacturage qui permet de détecter avec une précision de 94% les créances présentant des risques de non-conformité.
La dimension collaborative s’affirme comme un autre axe majeur d’évolution. Les factors tendent à développer des plateformes d’échange d’informations avec les autres acteurs de la chaîne financière: assureurs-crédit, établissements bancaires, ou organismes publics. Cette mutualisation des données, dans le respect des règles de confidentialité, permet d’enrichir les analyses de conformité et de détecter plus efficacement les situations à risque. Le Comité Français de l’Affacturage travaille actuellement sur un projet de plateforme sécurisée d’échange d’informations entre ses membres, visant à prévenir notamment les risques de double mobilisation de créances.
La certification par des tiers indépendants émerge comme une pratique innovante dans le secteur. Certains factors proposent désormais à leurs clients de faire certifier la conformité de leurs créances par des auditeurs externes avant leur cession. Cette certification préalable permet de sécuriser l’opération d’affacturage tout en allégeant les procédures de vérification ultérieures. Des cabinets spécialisés comme Finexfi ont développé des offres spécifiques pour répondre à ce besoin émergent du marché.
L’approche intégrée se traduit également par une évolution des modèles contractuels. Les contrats d’affacturage de nouvelle génération intègrent des mécanismes d’ajustement dynamique des conditions financières en fonction de la qualité démontrée des créances cédées. Ce système incitatif récompense les cédants présentant un historique de conformité irréprochable par des conditions tarifaires plus avantageuses et une simplification des procédures de vérification.
La dimension internationale ne peut être négligée dans cette approche intégrée. Pour les opérations transfrontalières, les factors doivent tenir compte des différences de définition de la conformité selon les juridictions concernées. L’harmonisation progressive des pratiques au niveau européen, sous l’impulsion notamment de EU Federation (Fédération Européenne de l’Affacturage), contribue à réduire ces divergences et à faciliter la gestion des risques de non-conformité dans un contexte international.
Cette vision renouvelée de la conformité transforme progressivement le métier même du factor, qui évolue d’un rôle de financeur-contrôleur vers celui de partenaire stratégique dans l’optimisation globale du poste client. Cette mutation représente une opportunité majeure pour le secteur, lui permettant de se différencier et de créer davantage de valeur pour ses clients dans un environnement concurrentiel accru.
